Mom Teiv est rédactrice au sein de Demain-Vendée. Pour l’anecdote, elle a découvert notre média lors de notre conférence-échange “Concilier médecine moderne et médecine traditionnelle” alors qu’elle traversait une période de maladie. Pour ce dossier spécial, elle a accepté de nous partager sa propre expérience personnelle et son parcours de santé qui illustre cette union des différentes médecines.
Susceptible de mourir d’une maladie infantile, un Krou (maître-guérisseur) m’aurait soignée et sauvée ! Depuis, je porte des stigmates sur mon ventre. Malgré les privations, l'urgence était d’atteindre la frontière thaïlandaise à pied pour une prise en charge par les Nations Unies, la Croix Rouge. Ce qui a valu l’exil et le déracinement de ma famille vers la France comme réfugiée politique dans les années 80. 2 millions de cambodgiens et minorités ethniques ont été exterminés dont la grande majorité furent des intellectuels, laissant ainsi un pays exsangue, ignare, sans éducation et repère. Propagation de maladies, suppression des hôpitaux et des médecins : la médecine ancestrale refait surface. L’asile en France est accordé, nous bénéficierons de soins conventionnels à notre arrivée. Une chance inouïe de vivre en sécurité après 7 ans de survie. Repartir de zéro : une adaptation et intégration non sans difficultés dans ce nouveau pays au froid glacial ! La culture et le mode de vie français sont aux antipodes de ceux du Cambodge. Plus tard, je co-écrirais un livret-recueil de témoignages/récits de vie et les répercussions post-traumatiques de cette guerre (1) : offrir une parole libératrice et sortir du silence oppressant du peuple cambodgien, profondément pacifique.
Durant 22 ans, je menais une vie nantaise enrichissante dans divers domaines. J’avais cette urgence à apprendre, à dévorer les livres. Vivre intensément, absorber un maximum de connaissances dans le but de me cultiver et me constituer un bagage de savoirs plus large. Pour bâtir mon avenir mais aussi en mémoire à tous ceux qui avaient perdu la vie, pourchassés en raison de leur rang social, profession, religion. L'idéologie totalitaire était d’anéantir toutes cultures, richesses et instructions. Pour moi, je considère l’accès à la culture et l’éducation comme levier d’épanouissement, d’autonomie et de porte de sortie. En 2015, je mets en pause mon activité professionnelle en Ressources Humaines pour partir seule à 10 000 km. Mon sac sur le dos, en partance pour le Cambodge : à la recherche de l’Histoire de mon pays natal, de ma propre histoire et des réponses pouvant apporter un mieux-être thérapeutique “corps-âme-esprit” destiné aux traumatisés de guerre et/ou aux générations suivantes de cette lignée. Sur place, je découvre les horreurs du génocide et les camps de la mort dont je n’en reviendrais pas indemne. Mais je décide de me focaliser sur mes explorations culinaires. Paradoxalement, je décèle toutes les merveilles de cette civilisation khmère, notamment ses richesses culturelles et sa gastronomie. Ce qui relie les humains aux différents éléments asiatiques : bois, feu, terre, métal, eau. Je décode et j’inventorie les recettes de cuisine d’antan perdues, les habitudes alimentaires et modes de vie des locaux, leur agriculture et l’autosuffisance, la préservation des terres nourricières montagneuses menacées, pour la survie des habitants… Une expérience incroyable : cuisiner des plats typiques cambodgiens pour et avec les habitants (villageois, citadins, tribus montagnardes). A mon retour sur Nantes, “j’accouche de mon bébé” prénommé “La Môm cuisine le Cambodge” en Scop-ESS. Un projet qui consiste à promouvoir/perpétuer la transmission des savoir-faire séculaires et des saveurs authentiques de cette cuisine traditionnelle khmère retrouvée qui avait été détruite sous le régime tyrannique. Comment rendre mon initiative vivante ? J’organisais des ateliers de cuisine, repas “chef à domicile” des particuliers-entreprises et buffets événementiels comme traiteur itinérant afin de faire renaître cette cuisine oubliée. Un art aux vertus thérapeutiques qui m’anime, telle une renaissance.
En 2020, je quitte ma ville d’adoption pour rejoindre mon conjoint vendéen à la Roche-sur-Yon, puis arrive le confinement. Contraints à rester chez soi durant la crise sanitaire planétaire, nous rénovons avec beaucoup d'entrain l’intérieur et l’extérieur de notre maison tout en subissant cette mise en quarantaine. Cette épidémie a engendré la fermeture des établissements pour bon nombre de restaurateurs. Ma petite entreprise n’aura pas été épargnée. J’y avais mis toute mon énergie et tout mon investissement pour développer mon activité et voir se dessiner quotidiennement des sourires sur les visages des clients à travers ma cuisine. Je comprends que je suis la seule de ma génération et sur cette niche à entreprendre une démarche liant la gastronomie et l’histoire culinaire perdue. Telle est ma proposition gastronomique “Madeleine de Proust” en quelque sorte. Quelle gageure durant ces 5 années ! Je retiens les moments de partage, de communion et je décrypte des onomatopées éloquentes de leurs plaisirs sensoriels à chaque bouchée, qui font la satisfaction de mes journées, parfois éreintantes. Mais tout a une fin, mon affaire ne peut plus continuer dans ce contexte sanitaire. Je ne peux me résoudre à devoir baisser le rideau. Comme si l’on me coupait de mes racines à nouveau, me retirait mon “bébé”. Le vide s’installe, le corps et la tête s’expriment… je tomberai malade en 2020 puis de 2022 à 2024 avec un répit en 2021. Des signaux que je n’ai pas écoutés immédiatement. Je n’ai plus de médecin traitant ni de spécialistes nantais.
En 2020, des plaques d'eczéma couvrent progressivement toutes les parties de mon corps, telles des brûlures sévères, effroyables à voir. Abîmé, l’épiderme part en lambeaux. J’apprends que mon médecin traitant nantais est à la retraite, je ne peux ni récupérer mon dossier médical ni retrouver de docteur à la Roche-sur-Yon. Dans ce contexte d’épidémie mondiale du coronavirus, je m’auto-soigne comme je peux péniblement avec une crème en pharmacie et des bandages durant 6 mois. Telle une Momie tout droit sortie d’un film égyptien. Via internet, je trouve un praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise dans ma ville qui finira par m’ausculter et atténuer douleurs et blessures corporelles. La guérison fût quasi-immédiate avec cicatrisation et régénération de la peau quelques mois après. Cette méthode de soins (aiguilles et moxibustion) est satisfaisante à mon grand étonnement. Le cours de ma vie pouvait reprendre. Les travaux de notre habitat se poursuivent, je prends goût au bricolage, aux rénovations et dessins de plans. Ce qui me motive fortement à me reconvertir et cumuler deux formations dans le Design d’espace de l’habitat puis dans l’Architecture d’intérieur de 2021 à 2023 entre Paris et Bordeaux. Court répit…entre-temps, un épisode déroutant est venu perturbé mes vacances à la montagne. Ma santé a soudainement basculé de 2022 à 2024 : des flux de sang utérin trop abondants et anarchiques apparaissent et durent deux mois puis plus…je perds du sang tous les jours, je ne veux pas aller aux urgences par peur d’être malmenée au vue des débordements hospitaliers ou d’être “charcutée” de façon impérieuse. Je recherche à nouveau un médecin traitant après deux années de quête mais rien n’y fait j’essuie refus sur refus malgré mon état de santé alarmant. Même en élargissant le réseau familial, amical et de professionnels de santé sur toute la Vendée…en vain ! La galère inédite du désert médical continue pour moi. Je combine appels téléphoniques et porte-à-porte dans différents cabinets médicaux et maisons de santé dans un état anémiant, agonisant ! Les motifs de rejets ou barrages sont redondants : pas de médecin généraliste, pas de remplaçant, pas de nouveaux patients à prendre, lieu de résidence pas situé dans le bon quartier/secteur géographique, pas de maladie grave ou chronique… “réessayez dans 3 mois, 6 mois, 1 an… Allez aux urgences”. Je suis dépitée de devoir vivre ce parcours du combattant. On m’oriente vers une clinique privée en Vendée dans laquelle seul un spécialiste en gynécologie disponible m’accepte comme nouvelle patiente. Pas d’autres choix, j’accepte même en étant hors-parcours de soins coordonnés. Je ne me sens ni écoutée ni considérée ; son ton devient condescendant et jugeant sans parler d’une auscultation catastrophique : gestes médicaux pratiqués brutaux lors de l’échographie malgré mes douleurs criantes, et annonce du diagnostic tout aussi violent et radical. Il faut m’opérer d’urgence : hystérectomie impérative irréversible ! Quoi ? Ablation totale de l’utérus de façon définitive me rendant stérile à jamais ? Hors de question ! Le désir viscéral d’enfanter se trouve anéanti et balayé d’un seul coup. Alors que je n’ai jamais eu d’antécédents médicaux, selon lui l’âge révolu serait dépassé (la quarantaine) dont ses remarques me font me sentir vieille, obsolète, périmée, inconsciente, irresponsable et coupable d’envisager un projet de grossesse en l’état. Je pleure, je suis terrifiée par ce gynéco-obstétricien en exercice incompétent, de ce résultat d’analyse, de cette future intervention chirurgicale imposée dont je ne comprends rien puisque peu d’explications. J’ai été traitée comme un organe avec cette absence sidérante d’empathie. Je pars en furie traumatisée et je ne mets plus jamais les pieds là-bas. Je rentre à la maison abasourdie et je fonds en larmes face à mon conjoint indigné et désarmé suite à ce qui venait de se produire. Mes esprits repris, notre impératif était de retrouver urgemment un autre spécialiste compétent et humain pour poser une nouvelle expertise. Une belle âme que je connais, la Directrice de l’Ecole des Sages-Femmes et Présidente du Conseil National de l’Ordre me prête main forte en me mettant en contact direct avec deux spécialistes de la Roche-sur-Yon et de Nantes. Faire des allers-retours en Loire-Atlantique devenait compliqué et risqué dans mon état. Un gynéco-obstétricien me reçoit très rapidement au CHD. La prise en charge est par conséquent accélérée. Un nouveau dossier médical est ouvert mais toujours sans parcours de soins coordonnés puisque je n’ai pas encore de médecin traitant. Les hôpitaux sont débordés, les consultations sont souvent expéditives mais mon nouveau gynéco-obstétricien est rassurant et compétent. Il comprend et intègre notre projet de procréer. Mais le diagnostic de la pathologie semble flou et peu évident à déceler malgré les examens médicaux. Dans un premier temps, une hystéroscopie urgente des polypes utérins tumoraux bénins a été réalisée en salle d’opération en juillet 2022. Suite au contrôle post-opératoire, le chirurgien me dit qu’après cicatrisation et convalescence il n’y aurait pas de souci particulier pour concevoir et tomber enceinte. Ce qui présage un avenir meilleur et un espoir naissant. Mais l’optimisme et l’espérance furent de courte durée. Trois mois après, je lui fais part d’une récidive et de nouveaux symptômes inhabituels avec probablement une pathologie non détectée, survenue probablement après l’opération. Il se rend bien compte de ces anomalies, difformités et n’en comprend ni les causes ni les conséquences. Il approfondit ses recherches et demande des examens complémentaires (auprès d’un gynécologue de médecine foetale). Il est persuadé qu’il ne s’agit pas d’endométriose lorsque je lui ai posé la question. Mon cas ne s’inscrit pas dans cette hypothèse car cette maladie inconnue est trop récente et localisée intra-utérine. Les deux experts se concertent et n’arrivent pas à une conclusion claire. Une IRM pelvienne avec injection est nécessaire en décembre 2022. Une attente éprouvante durant les périodes de fin d’année avant que l’on m’annonce en janvier 2023 que le diagnostic reste à nouveau imprécis malgré la qualité en imagerie et le professionnalisme de l’équipe médicale. Je fais des syncopes, je suis dans un épuisement extrême avec des douleurs abdo-pelviennes insoutenables ; le moral en prend à nouveau un coup, l’anémie s’accentue, je me sens “vidée” car il ne s’agit pas que de troubles hémorragiques mais de méno-métrorragies quotidiennes fonctionnelles aggravantes : pendant les cycles et en dehors des règles, continuellement. Les flux menstruels passent d’un écoulement abondant à un volume anormalement extrême non-stop ; il s’agit de véritables inondations menstruelles. Les protections périodiques n’ont plus d’utilité à ce stade. Maladie très invalidante qui m’oblige au fur et à mesure à me couper du monde.
Perplexe et inquiet par mon cas rare, le docteur demande un nouvel avis auprès d’un professeur-expert du CHU de Nantes qui me suit désormais depuis février 2023. Son équipe médicale se concerte et pose un diagnostic ; il s’agit d’une adénomyose kystique diffuse avec des masses pédiculées disséminées autour de la cavité utérine. Deux pistes de solutions malgré les inflammations et l’hypertrophie du myomètre : la première est radicale en suggérant une hystérectomie. Une amputation de l’appareil reproducteur engendrant une stérilité catégorique ; et l’autre préconisant un traitement chirurgical conservateur “la mise en ménopause artificielle”. Cette deuxième option est retenue afin de préserver l’utérus : il s’agit via un traitement expérimental (agoniste GNRH) en injection sur 3 mois, d’assécher les masses volumineuses gorgées de sang responsables des inflammations et hémorragies. Pour ensuite, les ponctionner en bloc opératoire sous anesthésie, à programmer plus tard en septembre 2023.
La date de l’hospitalisation me paraissant encore loin, je décide d’en parler à mes amies. L’une d'elles a une sœur qui est gynécologue-obstétricienne à l’hôpital de Châteaubriant. Elle accepte de m’examiner au mois de mars, pour pouvoir confirmer ou infirmer les précédents diagnostics posés. Je ne peux plus conduire ni faire de trajets seule, ma soeurette m’y accompagne (4h de route aller-retour). Le docteur est une professionnelle débordée mais si humaine. Un check-up complet de deux heures. Je la remercie énormément pour cette main tendue et ce temps précieux consacré. Elle et sa cheffe de service restent perplexes, ont du mal à voir et comprendre ce cas méconnu. Malgré leur suggestion d’envoyer mon dossier à leurs collègues-experts des hôpitaux de Paris pour déposer un autre avis sur cette pathologie inconnue, leur analyse rejoint celle de leurs confrères de Nantes et de la Roche-sur-Yon. J’ai donc fini par tester ce traitement médicamenteux par injection sur 3 mois renouvelable et en attendre l’issue. Les agonistes de la GnRH agissent en réduisant les niveaux d’oestrogène et progestérone. L’apport d’hormones est temporairement interrompu et crée une fausse ménopause. Mon corps, inhabitué aux médicaments, réagit très mal durant tout ce temps. Les effets indésirables surviennent rapidement et m'handicapent davantage au quotidien : bouffées de chaleur, trouble de la vision accompagnée de vertiges, changement d’humeur, irritabilité, rétention d’eau, prise de poids, moments d’absence (perte de mémoire), dentition fragilisée (mâcher les aliments devient pénible), faiblesse musculaire, douleurs osseuses et articulaires, éruption cutanée, nausées, respiration difficile. La liste est longue… Ne plus pouvoir dormir, manger, marcher, conduire, travailler, monter les marches des escaliers… Les gestes basiques, primaires me demandent des efforts incommensurables, tout est éprouvant. Je me sens seule au monde, comme une vieille personne dans un Ehpad, alitée et assistée. Je ne me reconnais pas, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Le traitement est un calvaire que je ne supporte plus, il agit certes sur la diminution et l’assèchement des masses mais à contrario je suis en train de dépérir à petit feu. Mon compagnon est ébranlé et impuissant, toujours d’une aide, patience et bienveillance exemplaires pour me porter assistance et me soutenir tout en gardant le moral pour deux. L’entourage ne comprend pas cette maladie et mon état. Je refuse toutes sorties proposées car je ne contrôle plus mon corps et mes saignements anarchiques. Je prends conscience que la médecine conventionnelle a ses limites bien qu’elle soit très utile. Je me décide à explorer d'autres choses en me soignant naturellement. Je n’ai rien à perdre en attendant l’hospitalisation prévue dans 6 mois après le traitement. Je recontacte mon praticien en acupuncture à La Ferrière deux ans après pour une séance qui me fait beaucoup de bien notamment pour ma gestion de la douleur. Un centre anti-douleurs ne m’a jamais été proposé par les hôpitaux durant mes deux années de souffrance. C’est ainsi que la MTC a de nouveau amélioré mon bien-être. Une énergie restituée pour avancer et vivre mieux.
Les intervenants de qualité ce soir-là prouvent qu’elles peuvent être complémentaires et efficaces pour les patients. Le récit de Yannick Dano, médecin généraliste et acupuncteur, m’aura marquée et démontrée que ces deux “mondes” peuvent se rejoindre et faire évoluer les mœurs. Hyperactive que je suis, je ne conçois plus d’être en attente qu’un miracle se produise à me morfondre dans la douleur. Je veux que cette “machine rouillée” qu’est mon corps-esprit explore la médecine traditionnelle, intégrative en complément de la médecine moderne. Tout arrive à point nommé de manière fluide en consultant mon réseau amical et professionnel constitué. Tous auront contribué à m’accompagner vers cette voie de guérison souhaitée : m’écouter, vivre l’instant présent, comprendre mon histoire et ma lignée familiale, apprendre de ma maladie, de mes émotions, mes traumats, m’investir dans ce processus de soins. En parallèle de mes interventions chirurgicales réalisées consécutivement sur 3 années dans le cadre de la médecine moderne d’urgence, spécialisée sur un organe, j’ai pu expérimenter la médecine dite holistique ou ancestrale visant à prendre soin du patient dans sa globalité, et non de manière morcelée. Leurs champs de compétences larges et diverses m’auront nourrie, éclairée et contribuée à me remettre sur pieds lors d’accompagnements ponctuels :
Soins bain de Gong - Cercle de femmes : instrument qui émane de puissantes vibrations/ondes sonores relaxantes, curatives qui activent nos capacités d’autoguérison
Acupuncture : (aiguilles souples et fines), moxibustion (batonnets de moxa [armoise] et lampe de moxa infrarouge chauffante) : techniques ancestrales de stimulation qui reposent sur le concept du flux des énergies Yin et Yang pour agir sur les méridiens et les organes correspondants ; visent à rééquilibrer les hormones (réduire les hémorragies), soulager les douleurs, rebooster le système immunitaire ; la diététique chinoise (la santé passe par l’alimentation) et la diététique plus spécifique de la femme enceinte “De la gestation au post-partum” - Ethnomédecine Traditionnelle Chinoise).
La chrysothérapie : une pratique à la fois moderne et ancestrale, issue de la tradition gréco-égyptienne. Elle permet d’identifier et de travailler sur l’origine inconsciente des problématiques. S’opère alors un processus de transformation intérieure profond qui place l’être dans un nouvel état d’équilibre. J’ai pu faire un travail sur ma lignée/constellation familiale notamment la mémoire cellulaire inter-transgénérationnelle des femmes et in-utéro (imprégnations conscientes/inconscientes lorsque j’étais dans le ventre de ma maman en période de guerre). Faire un lien avec ma maladie, mon passé, l’histoire bébé in-utéro et ma maman. C’est à la fois subtil, très puissant et bouleversant pour ma part sur plusieurs plans (corps-âme-esprit).
Massage thérapeutique de préconception (fertilité) : préparer le corps et l’esprit à accueillir une nouvelle vie ; remettre l’humain et la bienveillance au cœur du projet, celui de porter la vie. Il allie le massage à l’huile, le massage énergétique, la réflexologie plantaire et l’acupression : il aide à déverrouiller les blocages énergétiques pouvant freiner la conception et permet de stimuler, d’harmoniser le système reproducteur - Massothérapie en régénération cellulaire).
Conférences et séances coaching individuel : stratégie méthodique et démarche de développement personnel. Il prend en compte les épreuves de vie des personnes, leur capacité de résilience, leur connexion à la singulière puissance de leur multipotentialité tout en accompagnant les entrepreneurs ou porteurs de projets démultipliant plusieurs passions ou activités professionnelles. Ce qui me permet durant la maladie de travailler sur mes aspirations personnelles et professionnelles.
J’ai pu approfondir ou m’initier à : la marche aquatique (longe-côte), la course à pieds, la sophrologie, le yoga, la rééducation pelvienne, une nouvelle diététique anti-inflammatoire, aux soins par les plantes (herboristerie paysanne Les Fées des Herbes), au paddle, à la lecture et l’écriture salvatrices.
Durant l’été 2023, on me confirme l’arrivée d’une nouvelle doctoresse qui vient en renfort d’un médecin à son cabinet à la Roche-sur-Yon. J’éprouve une joie immense d’avoir enfin un médecin traitant 3 ans après, un nouveau dentiste qui évaluera la détérioration de ma dentition suite au traitement médicamenteux. Ces professionnels de santé contribueront à faciliter grandement mes démarches dans le protocole de parcours de soins. Ma pathologie est inscrite dans la liste des tableaux ALD (Affection de Longue Durée) ; je reçois la validation d’une prise en charge de 2023 à 2026 telle une reconnaissance de la maladie chronique aigüe. Arrive enfin, la deuxième intervention chirurgicale de septembre 2023 afin de retirer ces masses adénomyomiques asséchés mal localisées par ponction-aspiration, une technique complexe qui permet de tout retirer sans perforer l’utérus. Cette opération devait être satisfaisante avec poursuite du traitement prolongé, injection à nouveau préconisée par l’équipe médicale par souci de récidive. Mon conjoint et moi sommes dubitatifs et demandons à nous entretenir avec le chirurgien obstétricien. Le traitement est conseillé mais non garanti par la suite car il n’y a pas d’autres solutions à proposer. Contre l’avis médical et après mûre réflexion, nous prenons la décision de suivre notre intuition et d’arrêter ce traitement expérimental qui dégrade mon organisme. Ce choix nous appartient et il le respecte. Il me donne rdv pour une échographie de contrôle et un bilan post-opératoire, début décembre 2023. Le retrait des myomes pédiculés (racines) est satisfaisant mais un écoulement autre que du sang, apparaît sans explication plausible. Les lésions suintent et les inflammations sont omniprésentes. Une série d’examens poussée s’ensuit.
En Janvier 2024, lors de la consultation on découvre des masses importantes dont une, de la grosseur d’une balle de tennis responsable des lésions inflammatoires, de l’obstruction de l’utérus, de la vessie et qui empêche tout acte médical et une conception possible. Une énième opération doit se faire mais est risquée. L'adénomyose correspond à une forme (une variante) d’endométriose mais qui ne l’est pas, puisque interne à l’utérus. Les cellules de l’endomètre infiltrent le myomètre c’est-à-dire le muscle de la paroi utérine. Le gynéco-obstétricien n’a plus de créneaux disponibles dans les 6 mois. Dans cet état d’urgence, je suis confiée à sa jeune consoeur chirurgienne, courant février 2024. Une période plus que difficile à vivre comme si le mental rejoignait le physique, je suis déconnectée. Le pessimisme a pris le dessus sur ma combativité. Pour la première fois, je ne comprenais pas cet état ; je me voyais ne pas survivre et sortir indemne de ce bloc opératoire suite à l’entrevue préoccupante. En proposant et adaptant les méthodes technologiques selon la réaction de mon corps, on m'avertit sur les situations possibles en salle d’opération : si l’intervention se passe bien et sans perforation je pourrai reprendre le cours de ma vie et envisager notre projet de conception ; si les racines de ces masses sont profondes et complexes à retirer, que les hémorragies perdurent et ne peuvent être stoppées, la décision d’une ablation de l’appareil reproducteur sera effectuée afin d’éviter un état critique engageant mon pronostic vital.
Je cauchemarde la veille de l’intervention. Mes trois amies nantaises, de belles âmes sororales n’en dorment pas non plus de la nuit : elles m’envoient des messages de soutien, des prières, des musiques, des vidéos de miracles de la vie qui arrivent à point nommé, alors que nous nous préparons pour partir à l’hôpital de Nantes très tôt le matin. J’ai comme une révélation, un réveil-déclic comme une “résurrection" ! “Je dois aller jusqu’au bout de ma démarche !” me dis-je. Me sentir mutilée par cet acte irréversible est inenvisageable pour moi car cet organe féminin représente mon identité/intégrité de femme et également mon pouvoir de créer/développer la vie. Moi qui ai voulu enfanter depuis toujours, je dois croire en ma destinée. Mon intuition inexplicable et inexpliquée me donnera finalement raison : isolé dans ma chambre d’hôpital dans cette attente interminable, mon compagnon n’aura pas de mes nouvelles durant plusieurs heures après ma prise en charge sous haute surveillance, en salle de réveil. La famille et les amies passent pour le soutenir et me rendre visite pensant me voir ramenée dans ma chambre. Ils ne me verront pas encore, j’ai dû être longuement perfusée car anémiée par la perte considérable de sang durant l’opération ; plus tard entre mars et mai 2024, lors d’une échographie pelvienne et d’une hystéroscopie diagnostique post-opératoire, cette chirurgienne d’une bienveillance et d’un professionnalisme exemplaires prend le temps de nous expliquer ses observations et la marche à suivre. L’intervention est un succès ! plus de reliquat adémyomékystique, de cellules tumorales et les sensations inflammatoires vont s’estomper dans le temps. Ce qui était impossible au départ devient aujourd’hui possible : les facteurs de la fertilité semblent être ok et les indicateurs sont au vert ! Pour éviter les récidives, un délai fixé pour procréer est à prendre évidemment en compte mais après ce parcours de longue haleine en dents de scie, nous pouvons désormais mettre en place naturellement, dans un premier temps, notre précieux projet de vie. Puis, l’orientation vers la PMA à l’étranger a été évoquée si échec il y a. Six mois de convalescence et de surveillance sont nécessaires. Advienne que pourra, les dés sont jetés ! J’ai failli frôler à de nombreuses reprises, des situations irrévocables qui m’auraient empêchée d'assouvir cette maternité tant attendue. Nous y croyons fortement en Dame Nature ! Je ne remercierai jamais assez cette médecine moderne pour ce qu’elle a fait pour moi malgré les périodes d'errance médicale ; je poursuis également mes rééducations tout en bénéficiant au besoin, des bienfaits de la médecine intégrative, traditionnelle ou douce. Depuis l’été 2024, je peux à nouveau vivre normalement, autrement, marcher, courir, nager, voyager, travailler selon mon rythme et ma récupération. Merci à cette résilience (merci Boris Cyrulnik pour ce concept) qui m’habite encore et toujours ; via Demain-Vendée, merci à Anne Gabard-Allard que j’ai eu la chance de rencontrer et d’interviewer sous format de podcast sur la sortie de son livre “Mon corps raconte mon histoire - Une approche corps-esprit pour mieux comprendre les maladies féminines” suivi d’une conférence talk-show qu’elle donnera le soir-même. Elle est vraiment “La gynécologue qui murmurait à l’oreille des femmes”. Un profil scientifique rarissime, si ce n’est la seule professionnelle qui prend en compte le vécu des patientes dans sa globalité pour apporter des éclairages sur leurs pathologies féminines. Et intégrer les femmes dans leur processus de guérison en remontant chronologiquement les épreuves de leurs vies.
Même dans ce marasme médical “ clair-obscur “ sans parler de quelques milliers d’euros de dépenses liés aux frais de santé, je me dis qu’il est impératif d’investir sur son capital santé. Après 3 ans en apnée je dis : merci la Vie et vivement 2025 ».