Depuis plus de 25 ans, Kokopelli distribue des semences issues de l'agriculture biologique et de l'agriculture biodynamique dans le but de préserver la biodiversité semencière et potagère. Créée en 1999 par Dominique Guillet, l'association est aujourd'hui coordonnée par son fils Ananda qui assure la continuité du travail de son père. Nous l'avons interrogé lors de son passage au Festival "Tous dans l'même bâteau" aux Sables d'Olonne en Avril dernier.
Aujourd'hui, l'association propose près de 2 200 variétés de semences de plantes et variétés potagères à cultiver et à préserver de la disparition, dont de nombreuses variétés anciennes...
Kokopelli est né il y a presque 20 déjà, nous sommes désormais 12 000 adhérents. Nos missions restent les mêmes, contribuer à la sauvegarde de la biodiversité planétaire, rendre accessible aux jardiniers européens des variétés anciennes de plantes et en particulier des variétés potagères, devenues rares, redonner des semences traditionnelles aux paysans du Tiers monde (Inde, etc.), favoriser la naissance de réseaux paysans pour préserver la culture de variétés anciennes et de semences traditionnelles dans le Tiers monde, mettre en place des centres de ressources génétiques dans le Tiers monde, et préserver l'existence des semences non OGM et l'agriculture paysanne.
Pour être commercialisée en France et en Europe, une variété de semence doit être inscrite au catalogue officiel. Et, pour être inscrite, il faut qu'elle réponde à trois critères: homogénéité, stabilité et distinction. Ces critères ne prennent en compte ni la qualité ni l'aspect sanitaire, mais ils répondent à une demande des années 1960: développer un modèle productiviste...
Kokopelli, comme de nombreux opposants à cette réglementation, récusent l'impossibilité de commercialiser à grande échelle, celles qui ont toujours existé, bien avant l'apparition des droits de propriété, les semences reproductibles en toute liberté, des milliers de variétés qui appartiennent au patrimoine de l'humanité.
Nous avons su co-exister avec la nature pendant un peu plus de 10 000 ans, depuis que l'agriculture existe, en tirant la meilleure partie des récoltes et en resemant les années suivantes, le meilleur moyen pour avoir une alimentation adaptée aux besoins de l'humanité mais aussi aux besoins de l'environnement. Malheureusement, l'industrialisation de nos sociétés occidentales n'a pas épargné l'agriculture évidemment. Qui dit industrialisation, dit forcément standardisation, homogénéisation.. Depuis plusieurs décennies, on a sélectionné des variétés pour brider cette abondance, brider cette gratuité et formater les variétés à ne plus offrir cette abondance. on a créé des OGM, des critères génétiques, breveté la vie...
C'est une réponse à l'appropriation des semences pour les géants de l'industrie biotechnologique. La Terre nous donne ce dont nous avons besoin si nous la préservons. Nous luttons tous les jours, afin de préserver la biodiversité. et tenter de maintenir et de réhabiliter des pratiques millénaires au sein du monde actuel.
C’est grâce à son propre réseau de producteurs et avec la participation active des adhérents, parrains et marraines, que Kokopelli maintient une collection unique de plus de 2200 variétés, à savoir plus de 650 variétés de tomates, près de 200 variétés de piments, 150 variétés de courges.
C'est aussi pour nous une manière de sensibiliser les gens à la problématique des semences et des brevets déposés sur le vivant. Il faut savoir que les semences industrielles standardisées sont souvent hybrides et donnent des plantes qui dégénèrent, alors que les graines reproductibles abondent dans nos jardins. Ces semences, issues de méthodes de sélection naturelle, sont plus adaptées à nos sols et notre climat. De ce fait elles sont plus résistantes, et n'ont pas besoin d'engrais ni de pesticides !
Au delà de préserver les semences libres et reproductibles, l'association se bat pour la préservation des sols et l'accès aux plantes médicinales ...
Une graine, aussi libre soit-elle, si elle n'a pas un sol fertile pour pousser, c'est comme un embryon de vie sans futur. Nous devons préserver la terre nourricière, l'humus. L'agricuture intensive a dégénéré nos sols, dans certaines régions du globe, ce sont de nouveaux déserts qui se sont créés. Nous voulons expliquer ce qui a engendré tous ces problèmes après la seconde guerre mondiale. Une période ou les semences hybrides, les engrais chimiques et les pesticides, vont s'inscrire dans un agriculture intensive. Des laboratoires inventent des semences dégénérées, qui nécessitent des traitements chimiques... de nouveaux marchés lucratifs qui ont accouché de catastrophes, nous le constatons pleinement aujourd'hui !
Pour les plantes médicinales, il s'agit d'apprendre à se soigner soi-même. Dans nos sociétés occidentales, nous avons tendance à brider l'accès à des méthodes de soins naturelles, dont nous aurions fortement besoin. Nous sommes en France, les plus grands consommateurs d'anti-depresseurs,
Kokopelli : Des semences reproductibles !
" Patrimoine des semences paysannes, libres et reproductibles ! "
Des grands principes, prendre soin des hommes, prendre soin de la terre, partager équitablement les richesses...
Si nous réapprenons à travailler en co-évolution avec la nature, à bénéficier de ce qu'elle nous offre gratuitement, et bien c'est peut-être la solution a la faim dans le monde. Ce n'est absolument par les OGM ni les nouvelles technologies agricoles qui vous résoudre le problème. Si l'on regarde les courbes de croissance de ces nouvelles technologies agricoles, des semences hybrides, des produits phyo-sanitaires, il apparait dans le même temps les mêmes courbes qui montent sur les taux de cancers et sur la famine, de quoi s'interroger.
Tous les ans l'association Liberaverda propose une journée pour participer à cette préservation du patrimoine génétique végétal : l'opération "Graines du Coin" ! En effet l'association prône le partage et la diversité plutôt que la compétition et la destruction. Durant toute la journée, les visiteurs peuvent participer à des ateliers pratiques pour apprendre à faire ses semis ou des sachets afin de conserver ses graines...
Le but premier de cette manifestation est d'inviter les gens à venir chercher, échanger ou partager des semences et des semis, un appel pour produire ou reproduire des variétés reproductibles, qui ne soient pas hybrides. Nous encourageons à distribuer ses graines à son entourage, ses voisins, c'est ça la permaculture, créer de l'abondance pour la partager. précise l'association
La 1ère édition avait accueilli 150 personnes, 250 en 2016, l'année dernière, ce sont plus de 450 amateurs qui étaient au rendez-vous et en 2018, plus de 500 !