A peine la porte entrouverte, l’odeur de la terre humide vous imprègne-t-elle comme une douce sensation, un souvenir perdu quelque part entre des jeux dans des flaques boueuses et des balades dans les chemins creux. La terre c’est sa matière première et pour ses travaux, il s’agit de grès, une terre fine et grise tirant vers le blanc.
Installée à Moutiers-les-Mauxfaits, Sarah très rapidement fut attirée par l’artisanat, c’est au fil des rencontres, des partages que cette envie pour la poterie lui apparait. Formée aux techniques de tournage, elle investit dans un tour de potier, dans un four aussi pour la cuisson de ses poteries ou de ses émaux et s’installe à son compte. Son école lui apporte l’appui des professionnels, précieux conseils dans la technique, mais aussi dans le choix de son matériel.
Après 10 ans de pratique, sa ligne reste simple car orientée principalement autour des arts de la table, cependant une maitrise de la technique du tournage, permet d’apporter beaucoup de finesse aux objets créés.
Les lignes sont douces, épurées, les émaux très sobres complètent le style. Sans que celui-ci soit basic pour autant, ces objets du quotidien semblent intemporels, semblent « justes ». Une tasse à café ou à thé, une assiette à risotto, un mug, une théière tous ces objets peuvent trouver un moment ou un autre, place sur votre table pour recevoir des amis, vous accompagner dans un matin très cocooning ou encore vous aider pour vos préparations culinaires.
Le choix de voir ces boutiques perdurer dans nos bourgs et villes est aussi le nôtre !
Pour elle, l’objet doit être utile et pratique « une théière qui verse ! » donne-t-elle en exemple. Cela semble évident pour nous qui achetons ces objets, mais à fabriquer, cela est plus compliqué qu’il n’y parait. Les articles proposés sont issus de ses pratiques, de ses goûts, de ses envies, de ses découvertes et autres inspirations. Parfois les clients demandent du sur-mesure (ou une commande spéciale – jeu d’échecs) et cela peut devenir très rapidement un challenge, avec une forme qui ne réponde pas au tournage, une anse qui ne tienne pas, un bec qui s’effondre ou encore avec une demande qui nécessite une technique précise. La remise en question est régulière, même dans son propre travail et cela nécessite de faire régulièrement des formations auprès de « ceux qui savent ». C’est aussi une importante source d’inspiration et d’apprentissage toujours renouvelés.
Sarah comme la plupart des artisans, participe à cette économie locale. Faire le choix d’acheter un mug chez elle ou chez l’un de ses collègues, c’est permettre à une personne du cru de pouvoir vivre de son travail, avec ce que cela implique localement ; peut-être avoir une famille, des enfants, faire tourner les autres commerces locaux, l’école, les services de la commune… La boucle est ainsi bouclée… Il n’y a pas forcément d’achat 100% militant reconnait-elle, il y a des achats « coups de cœur », pour l’esthétisme, et « marché » comme ces touristes en balade.
Sarah Savatier, potière céramiste à Moutiers-les-Mauxfaits !
Une tasse à café ou à thé, une assiette à risotto, un mug, une théière... !
Si son style ne vous convenait pas, ce n’est pas un problème, il y a plus de 30 potières et potiers sur la Vendée, donc largement le choix et la possibilité au détour d’un village de croiser ces artisanes et artisans qui vous parleront de leurs métiers, de leurs passions et de trouver la pièce manquante à votre table. Être artisane potière, c’est un travail très complet, car outre la fabrication il faut aussi s’occuper de la micro entreprise, de ses contraintes administratives, et aussi, ce qui est le plus important, de la vente.
Sans la vente, pas de production, pas d’activité possible, donc là encore c’est au fil des marchés que Sarah apprend à répondre aux clients, à vendre ce qui est disponible, rentrer, repartir le lendemain matin pour un autre marché, tout ça sous l’œil bienveillant des collègues autour d’elle.
La vente c’est plus d’un tiers de son temps, presque à part égale avec la production, et il y a aussi Internet à ne pas oublier (très chronophage), alimenter le site des dernières poteries, des dernières actualités, répondre aux commandes (préparations, envois…).
L’artisan est obligé lui aussi, de s’adapter au marché et ce, même en poterie ! Sa clientèle allant de 25 à 70 ans, certains passent plus volontiers par Internet, d’autre sur les marchés ou à l’occasion dans les boutiques éphémères qui s’ouvrent tout au long de l’année un peu partout.
Faire vivre le métier de potière Sarah s’y emploie et avec des amies potières elles aussi, et organisent un week-end autour de la poterie, une rencontre à ne pas manquer et surtout, attendez-vous à ce qu’elles vous surprennent !
https://demain-vendee.fr/evenement/30-31-mars-2019-artisanat-la-grande-braderie-des-potiers-et-ceramistes-de-vendee-a-bournezeau !