En plein coeur de la Roche-sur-Yon, à deux pas de la place Napoléon, l’épicerie Chez Pascal est désormais bien ancrée depuis un an déjà… et pourtant, dans le contexte actuel ou les géants de la grande distribution font encore lois, l’installation d’un commerce alimentaire vrac de proximité apparait commune une curiosité.
Pascal, son gérant, est un jeune homme plein d’enthousiasme et d’empathie. Il nous explique son parcours et comment cette épicerie a vu je jour !
Originaire de Luçon, Pascal s’est installé à la Roche-sur-Yon à l’âge de 20ans. Nous dirons que côté professionnel, il a expérimenté avant de trouver… sa voie !
J’étais plutôt doué à l’école jusqu’au collège, les mauvaises notes sont arrivées ensuite…. Moi, je me retrouvais surtout dans la créativité et le sport, toujours dans les premiers en court d’arts et puis 1ère Dam en Aikido quand j’avais 8 ans.
Pascal s’imaginait travailler dans le social, l’animation dans les quartiers…
C’est pourtant vers un CAP Carrosserie que je me suis orienté… ou plutôt vers lequel on m’a un peu poussé, mes parents me conseillaient à l’époque de trouver un métier manuel, et qu’ils ne paieraient pas mon Bafa…
Des premières expériences dans l’industrie et la métallurgie…
Pour ses premiers jobs, Pascal gagne bien sa vie mais travaille beaucoup, très polyvalent, peinture, soudure, il est aussi apprécié pour son efficacité, mais lui, ne s’épanouit pas forcément. Notamment dans une entreprise qui est liée aux équipements de l’industrie nucléaire, production d’énergie qu’il ne cautionne pas…
En cette période, il est aussi pompier volontaire à la caserne de la Roche-sur-Yon.
Je n’avais pas beaucoup de temps pour moi…. Un moment j’ai eu l’envie de dire stop, de me poser un peu, d’être bien dans ma tête.
A 26 ans, déjà cette question existentielle : Qu’est-ce que je veux vraiment faire ?
Pascal se réoriente vers la cordonnerie, l’opportunité de rejoindre une petite entreprise qui réalise des protèses de jambes et du modelage de matériaux, il répare également les chaussures…
Cette activité était située au sein d’un grand centre commercial de la Roche-sur-Yon. J’ai apprécié l’association d’une activité manuelle et le service rendu aux personnes.
Dans cette grande surface ou il évolue, voir les gens avec leurs cadis remplis de tas de produits questionne Pascal, lui est convaincu qu’on peut faire ses achats autrement…
Et puis en cette période, il pense souvent aux métiers de ses grands-parents…
Les nombreux souvenirs avec ma grand-mère sont remontés à la surface…
Elle m’emmenait souvent chez les commerçants, tous à proximité, elle me faisait gouter les bonnes choses, une véritable éducation au gout ! J’ai découvert à ses côtés les pruneaux, elle m’appelait toujours « Mon ptit Pascal »…
Son grand père, il ne pas connu, parti à sa naissance, comme s’il lui laissait la place…
Je sais que c’était un homme qui comptait beaucoup dans son environnement du sud vendée, à Luçon précisément. Il était grossiste en contenants verre au temps de la conserverie…
Pascal a la volonté de changer de quotidien, de s’alléger l’esprit et d’imaginer la suite…
Une transition s’opère, il prend du temps et soin de lui, fait du sport, repense son alimentation, il est bien dans sa peau, en pleine santé, en pleine conscience… près pour créer son nouveau chemin.
Je suis parti 6 semaines en Afrique, j’ai découvert un autre mode de vie, des villes avec des marchés en vrac, ou les gens apportent leurs contenants… tiens-tiens…
A son retour, Il achète une maison au Bourg sous la Roche, comme un prédestinée, cette habitation fut par le passé, une épicerie…. Un nouveau signe…
Epicerie Fine"300 Bocaux de produits en vrac"
Pascal propose ses produits sans emballages !
En cette journée de travail ordinaire, un peu perdu devant son ordi, Pascal voit apparaître comme autant de signaux scintillés devant lui, une évidence…
Cette maison ou je vis, une ancienne épicerie, mon grand-père et ses contenants verre, les découvertes et le goût des bons produits avec ma grand-mère, ce séjour initiatique en Afrique…
En 2015, au même moment, la création d’une épicerie Vrac à Bordeaux, l’une des premières en France fait le Buzz sur les réseaux… la lecture de cet article le conforte dans son choix, il va concrétiser son projet : Installer une épicerie Vrac !
Pascal a la conviction qu’avec, des produits de qualité, de proximité, du conseil et un mode de distribution vrac, tous les ingrédients sont réunis pour ouvrir un commerce et créer du lien social localement.
Il peut enfin imaginer et réaliser son rêve.
On m’a rapidement proposé un local ou m’installer… hasard ou pas, il s’agissait d’une ancienne épicerie dans cette rue du Président de Gaulle, où depuis les années 60-70, tous les commerces de proximité avaient fermés les uns après les autres, à l’arrivée des Grandes surfaces commerciales…
Ce lieu va être peaufiner et personnalisé pour créer une ambiance un peu rétro, mais surtout très chaleureuse ou l’on se sent bien.
Désormais, nombreux sont les habitués...
Je suis fier d’accueillir tous les âges, des étudiants aux Grands-mères, tous les budgets … je m’épanouis dans cette nouvelle activité ou je peux apporter du conseil, des services et donner du sens dans mon quotidien.
L’épicerie fine offre le choix et la qualité des produits de marques locales Biologiques, mais surtout, sans emballage.
Aujourd’hui, nous avons 300 bocaux pour 600 produits en libre services, nos clients viennent avec leurs contenants et ne prennent que ce dont ils ont besoin..
Chez Pascal fournit aussi des légumes, produits que l’on ne retrouvait plus en centre-ville de la Roche-sur-Yon, les petits primeurs ayant aussi disparus…
Pour les légumes Je suis en lien avec la ferme de la Vergne et encore le lycée Nature, cela a du sens !
Pascal a pu apprécier la visite de Béa Johson en Septembre dernier, pionnière du mouvement Zéro-déchet, elle a notamment cité ce bel exemple à l’occasion de sa conférence. Si ce modèle d’épicerie vrac se multiplie partout ailleurs, c’est qu’il répond aux enjeux de Demain, commerce de proximité, lien social, réduction des emballages, vente de produits sains et locaux.
Merci à Pascal pour le café serré et bon Vent pour la suite…