Paysan-boulanger, est un “double métier” qui passionne et suscite de plus en plus de vocations. Il est au cœur d’enjeux majeurs avec d’un côté, la culture de céréales plus résilientes et de l’autre la fabrication d’un pain plus sain et savoureux. En Vendée, le Groupement des agriculteurs biologiques (GAB85) a créé l’an passé un réseau d’échange dédié, rassemblant une vingtaine de personnes. Des porteurs de projets, mais surtout une quinzaine de boulangers qui produisent déjà leurs propres céréales, à l’image de Rémi Cousineau à Treize-Septiers, ou qui ont le projet de cultiver leur blé, comme Pierre-Yves Sévellec à Antigny.
« Je n’ai pas de lien mystique avec le pain, mais pour moi c’est symbolique, c’est un produit de base, populaire et du quotidien », raconte Rémi Cousineau dans son fournil, là où il pétrit et cuit son pain chaque jeudi. À quelques centaines de mètres, le blé semé à l’automne pousse dans l’une des parcelles de l’élevage bio située à Treize-Septiers. À la fin de l’été prochain, le paysan-boulanger commencera à moudre la récolte destinée à être transformée dans ce même fournil.
En 2015, Rémi rejoint Isabelle, sa compagne, pour former le Gaec Les chemins de traverse. Avec l’élevage de vaches allaitantes et la vente directe de viande, devenir paysan-boulanger était un moyen de valoriser les matières premières de la ferme : « Nous ne voulions ni nous agrandir, ni augmenter la taille de notre troupeau, et puis j’avais la volonté produire pour l’alimentation humaine. » (...)