Vous n’aimez pas le chocolat, vraiment ? Si c'est le cas, vous êtes bien loin de la consommation moyenne en France qui s’élève à 6,4 kg par an et par habitant (1). Si cette gourmandise introduite en France en 1615 est très populaire, les coulisses du marché du chocolat sont souvent méconnues. Pour mieux comprendre l’envers du décor, nous vous emmenons à la rencontre de Saveurs & Nature, une chocolaterie vendéenne engagée dans une démarche qui se soucie de l’humain et du vivant.
À ce jour, l’industrie du cacao est la quatrième cause de déforestation au monde après la culture du soja et la production d’huile de palme (2). En devenant le premier producteur mondial de fèves de cacao, la Côte d’Ivoire est notamment le pays qui souffre le plus de cette déforestation. « Les plantations de cacao en monocultures, comme c’est souvent le cas en conventionnel, et cultivées de façon industrielle, épuisent leurs sols au bout d'une vingtaine d'années et sont moins productives : les planteurs les abandonnent alors, et vont défricher un autre bout de forêt pour planter une nouvelle cacaoyère », explique Jean-Michel Mortreau, fondateur de Saveurs & Nature située à Saint-Sulpice-le-Verdon.
Par ailleurs, l’empreinte hydrique du chocolat est extrêmement importante. On estime qu’il faut 3400 litres d’eau pour produire une tablette de 200 grammes (3). Les plus grandes plantations font appel au travail des enfants et la plupart ont recours à l’utilisation de pesticides pour contrer certaines maladies. À cela s'ajoutent les multiples transformations subies par le chocolat, notamment l’ajout de sucre, de lait, de graisse végétale, impactant, selon la qualité des ingrédients utilisés, la santé des consommateurs.
La fabrication du chocolat reste aux mains de grandes multinationales ; pourtant, de nombreux artisans et PME françaises réussissent à faire vivre des produits traditionnels et français, avec une nouvelle démarche appelée “ Bean to Bar”, autrement dit « de la fève à la tablette ». Saveurs & Nature est l’une de ces rares chocolateries bio à torréfier elle-même ses fèves de cacao et à travailler en contact direct avec des planteurs des pays équatoriaux : « Nous assurons toutes les étapes de la fabrication d’une tablette de A à Z, en commençant par la torréfaction des fèves en provenance directe de nos producteurs, le décorticage, le broyage, le malaxage, le conchage, le tempérage, le moulage et l’enrobage. » (...)
(1) Selon le Syndicat Français du Chocolat
(2) Selon all4trees, communauté de citoyens et d'organisations engagés pour la préservation et la restauration des forêts
(3) Selon la plateforme Water footprint