L’activité de doula émerge en France depuis quelques années, afin de proposer un accompagnement à la périnatalité complémentaire à celui des sages-femmes. Elena Deman et Angélique Giraudeau-Guyochet, deux doulas exerçant en Vendée ainsi que Isabelle Bert, sage femme libérale de Challans nous parlent de leur vision de cette activité.
Aujourd’hui, la grande majorité des accouchements en France se déroulent en milieu hospitalier avec un recours quasi systématique à des techniques comme les hormones de synthèse, la péridurale, ou encore la césarienne. Pourtant, à l’échelle de l’humanité, cette médicalisation de la grossesse est très récente, et est propre aux sociétés dites “modernes”. En 1950, plus de la moitié des françaises accouchaient chez elles. Et aujourd’hui encore, 90% des femmes dans le monde accouchent à leur domicile. Mais accoucher chez soi ne signifie pas forcément accoucher seule !
Elena Deman, doula originaire de Champ-Saint-Père explique l’origine de ce mot : “en grec ancien, le terme signifie une femme au service d’une famille ou d’une autre femme dans sa période d’enfantement”. Si on se réfère à cette définition, on constate qu’il y a des doulas dans le monde entier, depuis toujours.
En France, la transformation de la structure familiale et la médicalisation de la grossesse ont entraîné la disparition de la communauté de femmes autour de celle qui accouche. L’activité de doula vient pallier ce manque. Angélique Giraudeau-Guyochet, doula de Saint-Philbert-de-Bouaine, rejoint Elena sur l’importance du soutien émotionnel et physique lors d’une étape si cruciale : “On a besoin d’un village pour élever un enfant, mais aussi pour accoucher”(...)