La transition écologique ne se joue pas uniquement à l’échelle du particulier. Pour un impact notable sur l’environnement, il est primordial que les entreprises intègrent la transition énergétique dans leur activité. Le bâtiment, le premier secteur consommateur d’énergie en France et qui génère 19% de nos gaz à effet de serre, représente un enjeu majeur. Paul Grossin, PDG de Salvia Nutrition, spécialisé dans les compléments alimentaires et cosmétiques bio, en a l’intime conviction : « Si les entrepreneurs optent pour des alternatives durables, les choses changeront. »
Salvia c’est avant tout une aventure familiale. Tout commence par la fascination de Luc Grossin pour les plantes et leurs vertus sur la santé. Dans les années 70, ce Vendéen d’origine, fait de sa passion son métier en exerçant en tant que naturopathe spécialisé dans l’aromathérapie. Ses préconisations de soins se font exclusivement à base de plantes, huiles essentielles ou encore huiles végétales. Au contact des clients pendant plusieurs années, il développe son expertise sur les synergies de plantes les plus performantes. Il passe alors du rôle de prescripteur à celui de préparateur en proposant ses propres formules sous la marque Salvia.
Son fils Paul, reprend le flambeau familial en 2008. Soigné exclusivement par les plantes depuis sa plus tendre enfance, Paul avoue être « imprégné par les principes de l’aromathérapie », et pour lui, deux critères sont essentiels : la certification bio et la qualité des matières premières. Il s’approvisionne autant que possible en local et travaille en étroite collaboration avec les producteurs de plantes en amont de la filière pour élargir l’offre disponible en France. Il mène actuellement des essais de culture de Périlla, une de leurs plantes phare d’origine asiatique, avec un cultivateur de Chemillé. La préservation du végétal est ancrée dans les valeurs de la société. Quand l’équipe se retrouve à l’étroit dans leurs locaux actuels, Paul n’envisage alors qu’une solution : la construction d’un bâtiment à énergie positive et plus encore.
C’est un bâtiment qui va produire plus d’énergie qu’il ne va en consommer pour son fonctionnement. Son bilan énergétique global est donc positif pour notre planète. Alors concrètement comment cela se traduit-il en termes de construction ? Paul a fait le choix d’une structure bois à 75%, avec une isolation principalement en laine de bois, les 25% restant sont dédiés au laboratoire soumis à des normes spécifiques. En complément, 128 panneaux solaires assureront la ressource en électricité permettant l’autosuffisance du bâtiment. Le surplus de production électrique sera revendu à un fournisseur d’énergie. Pour le système de chauffage, ce sera une pompe à chaleur aérothermique qui présente le double intérêt d’assurer chauffage en hiver et fraîcheur en été.
Ce projet, ce n’est pas qu’un bâtiment vertueux. Il tient aussi à la volonté de Paul de revégétaliser l’ensemble du terrain d’un hectare et demi, qui se situe en zone industrielle. Le plan paysager comprend la plantation de 250 arbres et 65 espèces médicinales. Une partie de ces plantes médicinales aura une vocation éducative avec la mise en place d’un parcours botanique pédagogique ouvert au public. Un espace sera aussi dédié à l’expérimentation avec des essais de plantations menés par leur propre laboratoire de recherche. Un mur végétal de 40m² viendra également couvrir la façade du bâtiment pour mettre en valeur l’essence même du savoir-faire de Salvia. L’ensemble des plantations sera irrigué par une cuve de récupération des eaux pluviales de 30m3. « La totalité de l’empreinte carbone de la construction sera compensée par la végétalisation du terrain » confirme Paul.
Un bâtiment à énergie positive, c’est un investissement environ deux fois plus élevé qu’un bâtiment standard. Selon Paul, « ce n’est pas la rentabilité économique qu’il faut regarder mais la rentabilité écologique. L’important est de construire un projet qui ait un impact durable et largement positif pour l’environnement ». Si les aides et crédits d’impôts sont nombreux pour les particuliers, il n’existe aucune aide pour soutenir les entreprises dans leur démarche de construction durable. Salvia a reçu comme seul soutien pour son projet, une subvention de l’agglomération de La Roche-sur-Yon.
Un conseil de Paul : « il faut bien choisir les professionnels qui vont porter le projet, et le choix de l’architecte est déterminant ». Il a fait appel à Frédéric Fonteneau, architecte herbretais, qui avait déjà encadré des projets de construction durable et disposait d’un réseau d’artisans qualifiés.
« Économiquement c’est possible. Les entrepreneurs peuvent le faire, y compris dans d’autres domaines d’activités »
Si ce bâtiment durable s’inscrit en cohérence avec l’activité de son entreprise, Paul aimerait que ce type de construction se généralise et ne se limite pas uniquement aux sociétés opérant dans le domaine du naturel. Au-delà d’œuvrer concrètement pour la transition écologique, il s’agit de donner du sens à ses actes en les alignant sur les valeurs qui nous sont chères. Cette démarche peut aussi inspirer les partenaires, les employés et faire écho auprès de ses clients. Un bel exemple qui s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale du ministère de l’écologie qui vise la neutralité carbone du secteur du bâtiment d’ici 2050.
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