Le livre est un bien curieux objet de consommation. On l’achète, on le prête, on l'emprunte, on le vénère, on le donne, on le garde, on l’expose mais jamais on ne le jette. Et la librairie est, quant à elle, un commerce bien à part. Sans concurrence, prix unique oblige, le secteur fait cependant partie des commerces précaires en sempiternel danger de fermeture. En leur temps, le vélo et la télévision ont été annoncés comme les fossoyeurs du livre en tant qu’objet de divertissement et de connaissance. Aujourd’hui l’ombre des mastodontes du commerce en ligne plane en permanence sur ces petits commerçants. Mais en misant sur l’expertise et les liens humains, les libraires tentent à leur échelle de s’extraire de cette concurrence féroce. Pour le Syndicat des Libraires, « il n’y a pas de surmortalité des librairies indépendantes. Certaines ferment, d’autres ouvrent. Il existe 3.000 librairies indépendantes. Ce chiffre est stable depuis quinze ans, alors que des chaînes comme Virgin ou Chapitre, ferment. Avec la pyramide des âges, des centaines de librairies vont changer de mains dans les cinq ans à venir ».
Et ces nouveaux libraires sont jeunes, délicieusement engagés et farouchement tenaces. Ils y croient et portent des valeurs communes de circuits courts, d’écologie, de résilience ou de modes de vie alternatifs. Et ils font plus que résister ces nouveaux militants du papier ! Ils réinventent le “milieu” et créent des tiers-lieux pour mieux servir leur engagement et le partage d’une certaine idée de la liberté, de la culture et du voyage … littéraire.
En Vendée, selon les chiffres de l’ALIP, les librairies indépendantes sont au nombre de treize. Et la dernière-née se situe à Saint Gilles Croix de Vie où deux migrateurs, Marie Brelet et Matthieu Guilloton ont choisi de revenir à la croisée de la Vie...
re à la benne...