Forme hybride entre la causerie, le café-philo et le débat, le premier RDV Transition porté par le Collectif Icroacoa s’est déroulé le 31 janvier dernier à Montaigu, à la salle associative du Zinor. Une première rencontre ouverte à tous, portant sur un sujet d’actualité et de société : la solidarité avec les migrants.
Le premier RDV Transition a réuni une vingtaine de personnes mercredi dernier au Zinor. Une nouvelle proposition dans la programmation culturelle, vouée à se renouveler chaque dernier mercredi du mois, autour des questions de transition citoyenne, écologique et solidaire.
Avec le concours plusieurs intervenants locaux venus partager leurs expériences de terrain, il s’agit de redonner une place et un temps à la discussion et à l’échange physiques, hors des espaces virtuels ou médiatiques. Les bénévoles à l’initiative de ces rendez-vous font le pari d’intéresser les habitant.e.s du territoire, en mettant en lumière des initiatives et alternatives locales.
Canapés et chaises ont été disposés en cercle pour faciliter l’échange, qui s’est ouvert sur un temps convivial avec boissons et grignotages. Au programme de cette première rencontre, une thématique forte : agir avec les migrant.e.s pour un avenir solidaire.
Forme hybride entre la causerie, le café-philo et le débat,. Les RDV Transition à Montaigu.
Au nombre des participant.e.s, curieux ou habitué.e.s du lieu, s'ajoutait quelques réfugiés venus témoigner, timidement, ainsi que des représentantes d’associations ou de collectifs leur venant en aide : Échanges et Solidarité Montaigu, qui soutient les exilé.e.s dans tous types de démarches, le Mouvement d’Occupation des Universités, qui offre aux réfugié.e.s abris, repas et activités dans les universités. Des bénévoles qui œuvrent au quotidien aux côtés des exilés : accueil, aide juridique, information, orientation, hébergement, traduction, alphabétisation et apprentissage du français,…
Avec le même mot d’ordre : informer, expliquer les droits, ne pas donner de faux espoirs mais accueillir dans la dignité et le respect des personnes et de leurs parcours.
Ces derniers mois, toutes les associations font le même constat : une dégradation des conditions d'accueil des migrant.e.s, un durcissement de la répression policière et un projet de réforme sur le droit d’asile et l’immigration raccourcissant les délais de traitement des demandes, compliquant ainsi les démarches administratives. Au fil des réformes, les associations ont de moins en moins de temps pour accompagner les demandeur.euse.s, constituer les dossiers, les suivre et préparer d'éventuels recours.
Chez tous, militantes ou demandeurs d’asile, le même regard désabusé ou excédé face à l’absurdité de certaines situations : jeu de ping-pong entre services, institutions, Département et État, décisions arbitraires sur la majorité ou la minorité des jeunes exilés, manque d'humanité et incohérences administratives.
Il faut être tenace, téméraire pour se frotter au jargon, aux acronymes et aux procédures du droit d’asile en France. Et bien armé pour entendre les récits des exilé.e.s, pour qui il est difficile de devoir raconter à plusieurs reprises leurs histoires de vie, leurs parcours intimes, marqués par de multiples violences, parfois difficilement imaginables tant elles prennent des formes extrêmes.
Une invitation au dialogue autour des questions de société et de transition.
Moment de partage dans la convivialité.
La question migratoire n’est pas souvent abordée sous l’angle de la transition citoyenne. Et pourtant ! Elle est au centre de plusieurs enjeux de citoyenneté : la situation actuelle nous invite à considérer l’autre, quelle que soit sa culture, en redécouvrant la valeur des mots « solidarité » et « humanité » et à redéfinir notre champ d'action, au-delà des risques éventuellement encourus.
Parce que l’accueil des exilé.e.s interroge notre rapport à l’hospitalité, à la fraternité, nombreux.ses sont les citoyen.ne.s à faire le choix de soutenir ces personnes fragilisées. Les associations présentes au RDV Transition le confirment : les gens se mobilisent face à l’urgence de la situation. De manière collective ou individuelle, ils sont nombreux.ses à accueillir et à accompagner, ainsi qu'à militer pour faire respecter les droits humains et les droits des étrangers.
A la fin de la rencontre, une bénévole conclut :
Il y a de la place pour tout le monde dans ce combat. Même si vous ne connaissez rien aux procédures, il y a mille façons d’aider : apporter des vêtements, des couvertures ou de la nourriture ; proposer des activités ; donner des cours ou juste discuter avec les réfugié.e.s.
Zoé Jarry