Avec l'intensification des moyens de production, la race bovine maraîchine a été délaissée au profit de races plus productives. Reconnu pour sa résistance et son adaptation au milieu humide, l’herbivore vendéen suscite un regain d’intérêt. Ce renouveau est incarné par une vingtaine d’éleveurs, rassemblés au sein de la filière « Biodiversités Maraîchines ». Celle-ci assure aux mangeurs une viande bio, locale et provenant d’élevages qui soutiennent la biodiversité. Entretien avec Ludivine Cosson, éleveuse et actrice de cette éco-filière.
Robe froment clair ou fauve grisâtre, contours noirs autour des yeux et des oreilles, cornes en forme de lyre… Le ruminant a fière allure, broutant dans les prairies semi-inondées de Notre-Dame-de-Monts. « La route qui passe devant la ferme marque la limite du marais salé. Le sel ne passe pas au-delà, et c’est l’eau douce du bassin versant qui arrive. » Le marais, c’est ni tout à fait la terre, ni tout à fait la mer. Dans cet entre-deux singulier se croise une biodiversité et une agrobiodiversité exceptionnelles : échasse blanche, sarcelle d'été, barges à queue noire, bruant des roseaux, busards.