Nous la suivons depuis son lancement à Nantes en Avril 2018. L’association Ruptur, en à peine un an, a déjà fait beaucoup parler d’elle. Et pour cause, les adhérents qui la composent sont en grande partie des chefs d'entreprises, Vendéens et Nantais, qui partagent ensemble une ambition commune : Imaginer ensemble des solutions autour de filières associant économie responsable, durable et écologique. Ainsi, il s'agit de la première association française pour l'économie bleue, initiée par Gunter Pauli !
Après les premiers ateliers de travail initiés en Juin, le collectif a marqué un temps fort avec les "Journées Bleues" en Septembre dernier, réunissant plus de 1000 personnes sur 2 jours aux Sables d’Olonne. Notre article ici. En ce début décembre, c'est à Montaigu, que nous avons rejoint le collectif pour une seconde "matinée créativité".
Entrepreneurs, étudiants, élus ou encore acteurs des collectivités territoriales, structures publiques et institutionnelles, les profils et les secteurs d'activités sont très variés pour les membres adhérents de Ruptur. C'est d'ailleurs ce qui vient nourrir les échanges et enrichir les réflexions pour chacun des chantier proposé :
Aujourd'hui, nous avons 7 projets qui sont travaillés par 65 personnes, l'idée pour 2019 est de concrétiser ce que nous avons initié en Juin dernier. Nous explique Charles Barreau, co-fondateur et président de l'association Ruptur
Nous avons un cas concret avec l'immeuble « Le Séquoia » à La Roche-sur-Yon piloté par Duret Immobilier. C'est un chantier de construction test à 0 déchets. Nous modélisons une organisation optimale pour permettre aux entreprises qui n’ont pas le réflexe d’avoir une vraie politique de tri, de réfléchir à des solutions nouvelles (nouveaux usages) qui permettront d’éviter l’enfouissement des déchets non revalorisés à ce jour. C'est aussi repenser la manière d’appréhender les chantiers de constructions par corps d’état afin de limiter au maximum de générer des déchets.
« Matinée créativité Ruptur » : 7 chantiers collectifs à Montaigu !
Implantation d’unités de rénovation de palettes par zone d’activité, création de zones locales agroécologiques, réduction et élimination des déchets dans les établissements scolaires, développement d’unités autonomes locales de micro Algues, ou encore réduction des déchets plastiques, autant de tables rondes à Montaigu où les discussions entre les membres de l'association sont denses...
La filière de tri des plastiques offre de nombreuses solutions pour différentes matières (PE, PP, PHD…) à partir du moment où ces déchets sont « propres ». A contrario, dès qu’un plastique est souillé (bidon de carburant, de produits phyto…), il n’existe pas de solution économiquement viable pour éviter l’enfouissement ou l’incinération de ces matières. Nos objectifs sont de repenser les pratiques à partir de nouveaux usages et de prises de conscience sociétale qui permettront aux entreprises de diminuer les déchets plastiques, d'optimiser localement la boucle de traitement et d’approvisionnement des matières et déchets et de réfléchir à des solutions nouvelles de traitement des déchets pour chacun des différents types de plastiques retenus.
Lors de cette matinée, nous avons interrogé différents participants aux ateliers, pour mieux appréhender leur regard sur le contexte sociétal et environnemental. Tous s'accordent à dire que nous sommes bien entrés dans le temps de l'action collective :
Je pense que nous sommes dans une situation critique que maintenant tout le monde connait, avec depuis très longtemps de nombreux signaux et appels en ce sens. Aujourd’hui nous sommes devant le mur et il est nécessaire de bouger et que la société puisse réagir à ça. Nous explique Bruno Violleau, Responsable du Domaine Energie et Bâtiment chez SCE.
Ruptur: les chantiers participatifs.
Atelier sur les déchets en milieu scolaire !
Deux étudiantes de l'ICES ont été conviées à cette matinée créativité, notamment pour participer au chantier "Valorisation du Marc de Café et des produits périphériques (gobelets, cuillères en plastiques, dosettes alu, …)". Clotilde et Mathilde nous font part de leurs réflexions :
Se rendre compte de ce qui passe, c’est déjà quelque chose, ensuite, il faut agir. Réfléchir ensemble à cette situation et mettre en place des projets pour l’écologie me tient à cœur… nos modes de vie occidentaux ne sont pas compatibles avec le fait que nous allons devoir largement réduire la consommation d’énergie que l’on utilise.
Ces réflexions collectives et les projets engagés vont permettre de créer du lien social dans notre société de plus en plus fracturée et l’on se recentre trop sur nous-même, cela peut permettre d’aller vers les autres et ce qui est très intéressant, c’est d’avoir un but commun, qui est la protection de l’environnement. Nous confient-elles.
Nous terminerons par ces mots de Bruno Violleau, Responsable du Domaine Energie et Bâtiment chez SCE (Groupe Keran), et parcipant à la table ronde sur la création de zones locales agroécologiques :
Le contexte actuel me fait penser que nous sommes dans une situation de transition, elle peut être plus ou moins compliquée, et elle peut faire mal en laissant des gens sur le bas-côté, il est donc important que l’ensemble des personnes puissent comprendre pourquoi il faut changer et aller vers un modèle qui soit soutenable.