À Notre Dame de Monts, des marais inondés pour accueillir les migrateurs

Bienvenue au paradis des barges ! La barge à queue noire, il s’entend : une élégante bécasse sur échasses, dont la tête tire vers le roux. La ferme de Frédéric Signoret, dans le marais de Notre-Dame-de-Monts, abrite la plus forte proportion de couples nicheurs de toute la France, le marais breton accueillant dans son ensemble plus de 60% de la population française de l’espèce. Lorsque Frédéric s’est installé ici, en 2005, quatre couples seulement se posaient dans le coin vers le mois de mai, avant de repartir en juillet migrer plus au sud. Leur multiplication ne doit rien au hasard : Frédéric maintient une large surface des marais de sa ferme en prairie inondée au printemps et au début de l’été. La barge, mais également le chevalier gambette ou le vanneau huppé, peuvent ainsi trouver les vers de terre et insectes aquatiques nécessaires à leur alimentation.

Concrètement, sur les 170 hectares de prés où broute son troupeau de vaches allaitantes, il maintient en eau un îlot de 40 hectares à l’aide de barrages d’argile à l’embranchement de certains canaux et en comblant, sur le reste des surfaces, les rigoles qui permettent habituellement à l’eau de s’écouler depuis les parties basses des prés vers les fossés. Résultat, les migrateurs, mais aussi les roseaux et les tritons, sont aux anges, même si cette pratique prive l’éleveur de pâtures directes pendant une partie de l’année. Mais Frédéric a fait son choix.

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