Depuis près de 4 ans, une belle initiative a vu le jour au sein de ce collège public du centre de la Roche-sur-Yon. La volonté de proposer une approche différente aux élèves et de fédérer la communauté éducative par l'étude de l’influence de l’Homme sur son environnement et plus précisément sur les thèmes de la biodiversité, de l’agro-écologie, et de la gestion des déchets.
Cette sensibilisation à l'agro-écologie passe notamment par la mise en place d'un jardin au sein du collège en partenariat avec l'association Liberaverda, nous avons voulu en savoir plus et connaître les interactions entre l'encadrement, les enseignants, les élèves et Charlie le formateur en Agro-écologie.
L'idée était de changer un peu nos pratiques, surtout de se retrouver entre collègues autour d'un projet que nous avions choisi, en proposant une autre façon de faire du développement durable, car l'on a beaucoup théorisé, mais on l'a peut vécu finalement. Nous avions l'envie de bâtir un lieu pédagogique mais aussi un lieu pour créer de l'échange et du partage avec les élèves. nous explique Julien enseignant en SEGPA au Collège Haxo et à l'initiative du projet.
Les enseignants ont commencé par imaginer et réaliser des bacs de culture en bois et ont ensuite rapidement fait appel à une association des Essarts, Liberaverda, qui depuis plusieurs années répond aux sollicitations anime des ateliers et formations en agro-écologie et permaculture.
Je connaissais personnellement Charlie, fondateur de Liberaverda, par le biais de projets similaires, nous l'avons sollicité car il a la connaissance, la pédagogie et l'envie d'interagir avec le milieu éducatif.
Expérimentation... au jardin permacole du Collège Haxo !
Mr Le Principal et son adjointe, fraichement arrivés au Collège Haxo, ont découvert un établissement ou les enseignants étaient déjà très investis dans le 3D, éducation à démarche développement durable.
Un label est donné aux établissements qui s'engagent dans cette voie mais nous ne l'avions pas obtenu il y a 2 ans. L'objectif cette année était de travailler sur cette labellisation, au montage du dossier, et en tant qu'équipe de direction, de mieux accompagner et de faciliter cette initiative au sein du Collège. Nous explique Esther Tini-Quiriconi, principale-adjointe au Collège Haxo de la Roche-sur-Yon.
Les élèves que nous avons interrogés représentent toute les classes sociales, certains ont des parents déjà sensibilisés au respect du monde vivant, à l'impact de l'homme sur son environnement, d'autres découvrent simplement les limites d'un modèle de société qui ne respecte pas les cycles naturels de la Terre. Charlie l'intervenant, montre comment l'agriculture s'est transformée après la seconde guerre mondiale avec l'arrivée des intrants chimiques et les cultures intensives. C'est aussi la problèmétique de la ressource en eau qui est abordée, une grande pertubation de notre écosystème et la perte de la biodiversité... oui les constats sont durs et les prises de conscience qui les accompagnent lentes, mais c'est bien là tout le travail pédagogique de l'association Liberaverda.
C'est vraiment intéressant ce que nous faisons avec Charlie, nous devons faire attention, je préfère l'écologie que la pollution nous précise l'un des élèves. il y a des limites que nous ne savions pas, et puis certaines actions que nous ne mettions pas en pratique. Ce que nous apprenons va nous permettre d'améliorer nos conditions de vie, ajoute-t-il.
Observation"Comprendre le monde vivant !"
Pédagogie et partage des connaissances !
Comme pour expliquer l'agro-écologie de manière ludique, Charlie cite la médecine hallopathique. Elle répond de manière curative à un problème de santé, sans en chercher les causes à la racine. Pour une plante, c'est la même chose :
Avec la médecine hallopathique, on va utiliser un traitement adapté pour éliminer les pucerons qui affaiblissent la plante. En agro-écologie, on va plutôt se poser la question de qui mange les pucerons : les coccinelles. il va s'agir alors de créer des abris à coccinelles pour qu'elle vienne s'inscrire dans un écosytème. Chaque insecte ou être vivant à une raison d'être, un rôle à jouer, tout est lié.
Comme le Colibris, faire sa part...
Charlie, l'intervenant, nous explique que son rôle ici est de semer des graines. Dans les bacs oui, mais surtout dans la tête des enfants. Une transmission de connaissances, une éducation populaire si nécessaire pour que chacun puisse agir, faire sa part. Charlie ne manquera d'ailleurs de citer cette légende amérindienne :
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu !
Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part.
Que cette initiative au sein d'un collège public en Vendée puisse se multiplier partout ailleurs, autant de petites graines semées, autant d'invidus, petits ou grands qui se mettent en mouvement pour répondre aux enjeux de notre société, maintenant !