Expression d’un épuisement à la fois physique et émotionnel, les femmes et les hommes sont autant concernés par ce que l’on nomme « le mal du siècle ». En France en 2022, le « burn-out » aurait touché plus de 2 millions de personnes*. Si ce passage peut être particulièrement éprouvant, il semble également être une opportunité d’accès à une meilleure connaissance de soi. Victorine Arnaud et Pierre-Antoine Sevestre, tous deux installés récemment en Vendée, ont accepté de partager leur propre expérience, regards croisés.
Issu d’une famille d’agriculteurs, Pierre-Antoine a évolué une quinzaine d’années dans le monde de la grande distribution. Il accompagne à l’époque des directions de marketing et commerciales dans leur communication. En 2020, c’est le coup d’arrêt : « J’ai tout simplement explosé en vol. Je n’avais pas l’impression d’aller mal, avec une vie sociale et professionnelle riche, mais du jour au lendemain, je me suis senti perdre pied et ne plus comprendre le sens de mon travail. Cela a été très violent. »
Cette situation, Victorine la connaît bien. Juriste de formation, elle a évolué près de quatre années en tant qu’animatrice de la transformation culturelle et responsable de formation dans une école d’ingénieurs. Bien qu’elle aime ce métier, un burn-out va bouleverser son chemin. « En 2021, mon corps m’a stoppé net. Tous les signes avant-coureurs étaient largement visibles, mais j’étais la dernière à les voir. »
Avec le recul, tous deux parviennent à mieux comprendre cette rupture : « J’étais sans doute sur une pente glissante depuis plus d’un an déjà. Un certain nombre de signaux s’accumulaient : problèmes de dos, de digestion et de sommeil par exemple. D’un point de vue des émotions aussi, j’étais irascible, facilement en colère… tous ces aspects prenaient de plus en plus de place, mais je n’y prêtais pas attention », explique Pierre-Antoine.