Maud et Anaïs ont deux point communs : elles adorent leurs chèvres – les alpines, comme dans sa Savoie natale, pour la première ; les chèvres des fossés pour la seconde, une race « toute poilue » qui ne craint pas la pluie – ; et toutes les deux sont soutenues dans leur projet respectif d’installation paysanne par un groupe de citoyens consommateurs, le Collectif Court Circuit, qui regroupe près de 400 familles dans le Marais Breton et autour.
Maud nous reçoit dans la fermette qu’elle vient de rénover à Sallertaine. La saison des naissances touche à sa fin : 21 chevreaux sont nés ces dernières semaines, une période éreintante, à toujours être sur le qui-vive. « Je me suis officiellement installée le 1er octobre 2024, avec mes 25 chèvres, raconte Maud. Le Collectif a été essentiel pour moi. Il m’a d’abord fourni des débouchés garantis pour débuter, avec leurs dépôts de vente directe. L’an dernier, ils ont pris 80 % de ma production. Ils m’ont également donné des conseils pour la préparation de mes fromages, j’ai compris par exemple qu’il ne fallait pas m’inquiéter du bleuissement de la croûte, qui vient d’une bactérie tout à fait comestible, et que ce n’est pas un problème pour les consommateurs. Je me suis surtout engagée sur une charte pour un mode de production durable, qui correspond parfaitement à mes convictions : le respect du bien-être animal -dont le libre accès permanent au plein air, pas de produits phytosanitaires ni d’engrais de synthèse, la préservation de la biodiversité… Et puis un groupe de membres du collectif sont venus visiter ma ferme, dont un éleveur de chèvres. » .