Le 20 Mai dernier se tenait la toute première journée mondiale des abeilles. La FAO, l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture avait alors accepté la proposition de la Slovénie d'instituer une journée pour célébrer les abeilles, jour anniversaire de la naissance d'Anton Jansa, considéré comme le père de l'apiculture moderne et l'un des meilleurs experts en matière d'abeilles.
En fin d'année dernière, la plupart des apiculteurs français ont constaté un taux de mortalité de 20 à 30 % dans leur cheptel. Ce déclin de l’abeille mellifère, productrice de miel, a commencé, en France, dans le milieu des années 1990.
Si, depuis 1995, le nombre de ruches françaises stagne à 1,2 million, la production de miel a chuté, passant de 32 000 tonnes en 1995 à 15 000 tonnes en 2015, selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). La baisse de la production engendre la mise en rayons de miel souvent importé d’Europe de l’Est, d'Argentine ou encore de Chine. La France importe 30 000 tonnes de miel, sur une consommation annuelle de 42 000 tonnes.
Dans son documentaire animalier Le petit peuple des champs diffusé le 13 juin sur France 5, Jean-Yves Collet offre des images haute qualité exceptionnelles. Durant deux ans, il a filmé les conséquences de la destruction massive de l’entomofaune (la partie de la faune constituée par les insectes) par l’agriculture moderne et l’usage des pesticides.
Le cimetière grossit d’heure en heure. Mais le cauchemar ne s’arrête pas là. À l’intérieur, le pollen toxique participe à l’alimentation des larves dans leurs alvéoles de cire. C’est là qu’intervient sournoisement le bloqueur de mue, le second insecticide du mélange.
Intoxiquées par le pollen, de nombreuses larves ne parviennent pas à se transformer en nymphes et ne deviendront jamais des ouvrières.
La question de la disparition des abeilles est extrêment alarmante, et l'absence de signaux montrant une quelconque réaction d'importance l'est encore plus. Des actions pour alerter la communauté humaine germent de part et autres... notamment en Vendée !
Un Collectif d'apiculteurs du Nord-Est de la Vendée Protéger les abeilles !
Les abeilles ont un rôle essentiel en termes de préservation de la biodiversité. Ce sont des insectes pollinisateurs, c'est à dire qu'elles permettent tout simplement la fécondation et la reproduction des espèces végétales.
L'activité de pollinisation des abeilles est essentielle à l'agriculture : la majorité des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, de fruits à coques, d'épices, du café et du cacao bénéficient de l'activité pollinisatrice des insectes. Selon une étude de l'INRA et du CNRS, 35 % de la production mondiale de nourriture est directement dépendante des pollinisateurs. La valeur du service de pollinisation des insectes a été estimée à 153 milliards d'euros, soit 9,5% de la valeur de la production agricole mondiale...
La disparition des abeilles et des autres insectes pollinisateurs aurait un impact catastrophique sur l'agriculture mondiale : il diminuerait la production agricole et augmenterait les prix de l'alimentation, aggravant la crise alimentaire mondiale qui sévit actuellement..
Mieux comprendre le rôle des abeilles..." Pollinisateurs !"
Des initiatives pour protéger les abeilles !
En Septembre dernier, l'intiative d'un intermarché de la Roche-sur-Yon faisait parler d'elle. Le directeur de l’hyper avait un toit libre, un partenariat avec un apiculteur local a été conclu pour qu'il installe des ruches sur le toit et son miel était acheté et revendu par le magasin. Un circuit très court !
L'apiculteur, Ludovic Gallais expliquait alors que ses abeilles s’y portent très bien, mieux en villes car à la campagne, elles sont confrontées aux pesticides. Les deux essaims butinent dans un rayon de 3 km, ce qui laisse à leur portée les Terres-Noires, tous les tilleuls et acacias le long de la voie du chemin de fer, les jardins des particuliers…
Aux Herbiers, c'est l'Hôtel des communes du Pays des Herbiers qui accueille désormais plusieurs ruches sur son toit. Les élus sont lucides quand à l'impact du geste et précisent qu'il est surtout symbolique, mais c'est bien en multipliant ce genre de petits gestes que l'on participe à faire sa part :
Il s'agit aussi de sensibiliser les plus jeunes, la Ville a missionné Vanessa Suaudeau, apicultrice aux Herbiers, pour qu'elle intervienne dans les écoles de la Communauté de Communes. Elle présentera l'abeille, son rôle auprès des fleurs, le métier d'apiculteur, l'organisation de la ruche, des outils pour la protéger...
A l'occasion de la 1ère journée mondiale de l'abeille, un collectif d'apiculteurs du nord-est de la Vendée a rassemblé une centaine de personnes en Mai dernier dans les jardins de Coria aux Herbiers. Une journée pour échanger sur les difficultés que vivent les pollinisateurs à notre époque, et donc de sensibiliser sur la nécessité de protéger les abeilles à travers des actions concrètes comme le maintien des fleurs mellifères ou l'utilisation raissonnée des pesticides...
L'école Notre Dame aux Essarts engage depuis deux ans les élèves dans une démarche éco-citoyenne. Ses différentes actions lui ont permis de décrocher un Label éco-responsable. Cette année, les 130 élèves de cours moyen ont passé trois fois 1 heure 30 avec Charlie Ballanger, de l’association Libera Verda. Le but était de les impliquer dans son projet de microferme en permaculture. Le 12 avril, ils ont notamment fabriqué ensemble des gîtes pour les abeilles...
Elles sont toujours un peu plus nombreuses les installations agricoles ou l'on a banni les intrants chimiques. Des agriculeurs, consicents des enjeux, qui se donnent les moyens de trouver alternatives aux pesticides, des transitions parfois longue mais qui tendent vers le bon sens. Evidemment, les responsables publics se doivent de prendre la vraie mesure de l'enjeu et d'accompagner cette transformation de notre modèle agricole...
Passer d’un mode de production très technique exigeant beaucoup d’intrants à un système sans pesticide et rentable ne se fait pas du jour au lendemain : il a fallu vingt ans d’expérimentations, de tâtonnement au Gaec Ursule pour progressivement y arriver. Mais les recherches doivent continuer, on peut toujours améliorer ! dit Jacques Morineau, un des quatre associés du gaec Ursule !
Franck Alétru, président du Syndicat national des apiculteurs, lors de l’assemblée générale de l’Abeille vendéenne au lycée Nature de La Roche-sur-Yon, précisait justement que ce sont les consommateurs qui ont le pouvoir au bout de leur… fourchette !
En achetant et en mangeant bio, on a une influence directe sur le modèle agricole et économique que l’on souhaite... affirme-t-il !