A 18h, ils sont une centaine à se réunir ce vendredi 7 décembre à côté de la cathédrale de Luçon. Emmitouflés chaudement, ils arborent un coquelicot en tissu rouge côté cœur. A Luçon, comme dans 11 autres villes de Vendée (Fontenay, Noirmoutier, Saint-Gilles, Les Sables d’Olonne, Chantonnay, Mortagne-sur-Sèvre, Les Herbiers…), comme dans plus de 800 villes en France, des rassemblements s’organisent chaque premier vendredi du mois, en réponse à l’appel de Fabrice Nicolino « Nous voulons des coquelicots ». A chaque fois, des nouveaux citoyens arrivent, pas des militants de la première heure, des gens en dehors des réseaux traditionnels.
Lancé début septembre, à l’initiative de Fabrice Nicolino et de François Veillerette, « Nous voulons des coquelicots » est un appel à l’interdiction totale des pesticides de synthèse. Après leur ouvrage commun paru en 2007, Pesticides : révélations sur un scandale français, ils poursuivent leur engagement pour la fin des intrants chimiques.
Fabrice Nicolino est un auteur et écrivain français, défenseur des questions écologiques et rescapé de la tuerie de Charlie Hebdo en 2015. François Veillerette, ex-président de Greenpeace et conseiller régional Europe Ecologies-Les Verts est le fondateur et l’actuel président de l’association Générations Futures, qui lutte contre le poison des pesticides.
« Nous voulons des coquelicots » : rassemblements pour une agriculture sans pesticides !
A Luçon, la mobilisation a pris forme à l’initiative de d’Yves le Quellec, président de Vendée Nature Environnement (version locale de France Nature Environnement) et de Christian Pacteau, engagé auprès de la LPO Vendée et de Générations Futures. Tour à tour, au micro, ils égrainent quelques chiffres :
Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans, les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards.
Yout en rappelant que les conséquences des pesticides ne sont plus à prouver, sur la biodiversité, comme sur la santé, à commencer par celle des agriculteurs. Et de s’insurger contre les firmes et les tenants de l’agriculture conventionnelle qui entretiennent de fausses controverses scientifiques.
Ici Stéphane Robert : " Esperanto Vendée "
Rassemblement à Luçon !
Sur les manteaux, le coquelicot rouge vif est le symbole de cette résistance. Au-delà de la fragilité de cette jolie fleur des bords de route, c’est de sa nature même qu’il est question. Le coquelicot fait partie de la famille des messicoles, des plantes qui poussent au milieu des moissons, des champs de céréales, comme les bleuets. Ils sont loin les champs parsemés de tâches rouges que peignait Monet à la fin du 19e. Aujourd’hui, du fait des traitements et de l’agriculture chimique, les bleuets et les coquelicots ont quasiment disparus de nos paysages. Après la Première Guerre Mondiale, dans les régions aux sols ravagés par les explosions, ce sont les coquelicots qui ont repoussé les premiers. Quand ils renaîtront dans nos prés, alors peut-être que l’(agri)culture des pesticides aura disparu. Coquelicots, symboles de résistance, symboles de résilience.
Ainsi se termine l’appel des coquelicots. Une pétition qui a recueilli en 2 mois plus de 406 000 signatures, et qui ambitionne d’en obtenir 5 millions d’ici deux ans. Un travail de longue haleine et un mouvement qui essaime déjà au-delà des frontières de la France. D’ici-là, continuons à faire grandir le mouvement, à promouvoir des solutions, à générer des engagements de la part des agriculteurs locaux et des responsables politiques. Et retrouvons-nous pour le prochain rassemblement le vendredi 4 janvier 2019 à 18h à Luçon et ailleurs.
Avant de nous quitter, n’hésitez pas à signer la pétition sur : https://nousvoulonsdescoquelicots.org/