Un moment riche et intense ce mardi 25 Septembre aux Sables d'Olonne pour les premières "journees bleues" de Ruptur ! Plus de 1 200 personnes réunies autour d'un même enjeu, "repenser l'économie de demain en prenant conscience des enjeux environnementaux et à terme, humains".
Un pari réussi pour l'équipe de Ruptur qui a su créer les liens entre les différents acteurs du territoire, entreprises, collectivités, réseaux, étudiants, scientifiques. Gunter Pauli et les experts présents pour cette occasion ont inssuflé un vent d'espoir, en proposant des alternatives concrètes, tout en rappelant la gravité du contexte écologique et environnementale dans lequel nous sommes. Une transition ou l'intelligence collective et la coopération seront les mâitres mots face au défi climatique.
Inaugurée en Avril dernier, l'association Ruptur est jeune, et pourtant, l'organisation en quelques mois d'un tel évènement montre une véritable volonté d'agir. Charles Barreau, chef de file du mouvement, a su fédérer dès le départ de l'aventure, une trentaine de chefs d'entreprise, Vendéens et Nantais. Quelques semaines plus tôt, sa rencontre avec Gunter Pauli à Bordeaux avait déclenché l'étincelle, celle de devenir acteur d'une économie plus responsable, écologique et durable : la blue économie !
Gunter Pauli était le plus attendu évidemment, mais l'ensemble des experts invités pour ces journées bleues, ont partagé des messages forts, notamment Gildas Veret, avec l'approche de la Permaculture et Maxime de Rostolan sur l'agro-écologie. Thomas Landrain a permis d'entrevoir les possibles liens de l'écologie et de la technologie, Régine Charvet-Pello évoquait l'approche du Design sensoriel, et enfin Jean Staune, nous invitait de son côté à mieux comprendre les changements sociétaux, économiques et géopolitiques, pour mieux s'y adapter.
Gunter Pauli Le concept de l'économie bleue !
Gildas Veret transmet avec authenticité ses prises de conscience, cette folie dans laquelle notre société évolue. La découverte de la philosophie permacole, lui a permis de transcender l’abattement dans lequel l’avait plongé ces constats pour essayer, à sa mesure, d’agir pour une société plus soutenable.
Tous nos états se sont engagés à faire baisser les émissions de gazs à effet de serre, nous n'avons donc d'autres choix que de diminuer notre consommation en énergie, c'est donc bien d'une baisse ou encore décroissance dont on parle. Les politiques menées actuellement sont toujours basées sur une croissance économique dans un monde ou les ressources sont presque épuisées, ce n'est plus tenable. Après il ne s'agit pas de régresser, moins d'énergie, c'est plus de progrès humain, plus de satisfaction personnelle, plus de sens au travail, plus de maitrise sur sa vie...
Si l'homme venait à disparaitre, la forêt elle, reprendrait ses droits en quelques décennies. L'arbre est un véritable exemple dont l'homme devrait s'inspirer. Il montre que l'on peut se faire du bien en faisant du bien à la nature. La gestion intelligente et solidaire de la forêt doit nous inspirer : un arbre produit de l’oxygène, neutralise le gaz carbonique, se fabrique tout seul, est biodégradable... explique Gildas Veret.
Thomas Landrain, lui, évoque l'importance de laisser la place aux expérimentations. Il a notamment créé un laboratoire de recherche ouvert et citoyen où sont menées des actions d'amorçage et d'accélération de projets scientifiques, entrepreneuriaux et artistiques.
L'homme a trop longtemps considéré sa place comme étant à part du système vivant, les technologies liées à la pétrochimie nous ont porté préjudice. Nous devons travailler avec le monde vivant, nous appuyer sur les biotechnologies, les micro-organismes qui peuvent être plus utilisés dans les domaines de la santé, de l'énergie, mais aussi les matériaux...
Nous rassemblons tous ceux qui souhaitent expérimenter et inventer un futur commun... le modèle éducatif doit changer aussi et permettre d'engager en son sein, les réflexions sur les changements pour Demain. La science souffre de rigidité académique alors qu'il faut faire naître de nouvelles pratiques de recherche et d’innovation.
Maxime de Rostolan : L'agro-écologie !
Yvan Bourgnon, projet "Sea-Cleaners" !
Les journées bleues, au-delà d'inspirer, invitaient aussi à prendre le temps de la réfléxion. Des ateliers de co-construction pour proposer des idées, des solutions à mettre en oeuvre, dans l'entreprise, l'école, l'espace de vie.
Des ateliers avec les experts ont permis d'entrer dans le vif du sujet, de se poser les questions et d'envisager les pistes d'évolution concrètes pour répondre aux problèmatiques connues. Dans son atelier, Gildas Veret invitait par exemple les chefs d'entreprises présents à mesurer l'impact écologique de chacun des matériaux utlisés dans la fabrication de leur produits ...
De l'espoir oui, mais avant tout des prises de conscience sur la situation écologique et sociale. Maxime de Rostolan n'a pas manqué de nous inviter à consulter les études du Club de Rome, qui, dès les années 70, annonçaient clairement une inversion des courbes pour 2020/2030, une période ou l’épuisement des ressources, et, d’une façon plus générale, le saccage catastrophique de l’environnement sous toutes ses formes, engendreraient les premières secousses.
Les 200 enfants présents aux Atlantes ont suscité une certaine émotion dans cette journée, une nouvelle génération qui nous regarde, qui nous invite à prendre nos responsabilités, à ne plus rester immobile face à la situation climatique. Cette journée fut aussi inspirante pour ces étudiants en recherche et innovation :
Cette journée nous redonne confiance, nous sommes conscients de la situation, c'est parfois la colère qui nous anime. Aujourd'hui, c'est de la connaissance et des solutions concrètes qui nous sont partagées. Nous, on y croit, tous les problèmes peuvent être des opportunités. Gunter Pauli nous a clairement montré la voie... nos découragements laissent place à l'espoir !
Alors oui, il est temps d'agir collectivement, loin des clivages, des idées reçues, la place au bon sens. Lorsque nous avons cité la phrase suivante de Pierre Rabhi, chacun des experts nous a envoyé un sourire... approbateur !
"Pour sortir de cette impasse, ce n’est pas de plus de savoir, de plus de technologie, ou de croissance dont les hommes ont besoin, mais de plus de recul, de bon sens, en un mot : de plus de sagesse." Pierre Rabhi
Retrouvez prochainement ici tous nos reportages, interviews et conférences sur ces journées bleues !