Adrien Rondeau, 23 ans, a accompagné sa grand-mère de 90 ans touchée par la maladie d’Alzheimer. Il nous raconte.
« Ce mot fait peur. À son évocation, nous avons en tête des personnes désorientées qui ne reconnaissent plus leurs proches, qui déambulent perdues dans le temps et l’espace. Comment apprivoiser cette maladie ? Quelle posture adopter pour vivre avec les malades au quotidien ? Autant de questions que je me suis posées au fil de mon cheminement auprès de ma grand-mère.
Si ma grand-mère était autonome physiquement, elle avait besoin d’être entourée pour se sentir bien : marcher, lire le journal, jouer au Scrabble, à la belote, chanter avec elle. C’est en étant active qu’elle se sentait utile, en l’aidant à faire, plutôt qu’en faisant à sa place ; par exemple en prenant ses mains pour lui montrer différents gestes. En pratiquant ces activités, elle retrouvait la joie de vivre, un sourire se dessinait sur ses lèvres et elle sortait de ses préoccupations incessantes. »
J’ai appris à m’adapter et à contourner les situations qui la mettaient en échec, à devenir souple notamment avec les règles des jeux, qui pouvaient représenter parfois un obstacle insurmontable. Selon les jours, elle était plus ou moins disposée. Une après-midi, elle comptait parfaitement de tête. Et le jour d’après, elle s’emmêlait les pinceaux. C’est en se mettant à sa place et en essayant de comprendre ce qu’elle ressentait et ce dont elle avait besoin que ces situations pouvaient s’apaiser.